Rosalie Champagne-Côté
Candidate à la maîtrise en sciences forestières
Titre du projet:
Mise en place d’aires protégées autochtones : l’étude du cas des Innus EssipitRésumé du projet:
Depuis le début des années 2000, la Première Nation des Innus Essipit (PNIE) a entrepris diverses démarches afin de jouer un rôle clé dans la conservation de la biodiversité ainsi que dans le maintien de la culture innue sur son Nitassinan (territoire ancestral de la PNIE). En effet, la création de la réserve de biodiversité Akumunan répond à un besoin de protection d’espèces à statut et exploitées, de vieilles forêts et du patrimoine culturel autochtone. La PNIE, en 2010, a déposé une demande de délégation de la gestion de la RB Akumunan au Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). Au fil du temps, cette démarche a évolué et une Convention d’aide financière, dans laquelle il est convenu que plusieurs activités de gestion sur Akumunan seront déléguées à la PNIE selon un budget annuel, est l’option retenue par les parties prenantes et entrera en vigueur au début de l’année 2021. L’une de ces activités est le développement d’un modèle de suivi de la biodiversité et des objectifs de conservation. La stratégie qui permettra de répondre à ce mandat sera d’évaluer l’efficacité de gestion de l’aire protégée dans le temps, ce qui nous permettra d’assurer la protection des valeurs et l’atteinte des buts et objectifs sur ce territoire. Pour mettre en place un tel suivi, la vision de la PNIE menant à la création de l’aire protégée doit être bien comprise et définie afin de favoriser la mise en place d’un outil durable, répondant aux valeurs, besoins et aspirations de la communauté. En allant à la rencontre des Innus Essipit, nous avons voulu déterminer leur vision d’Akumunan, c’est-à-dire l’état désiré pour celle-ci. En effet, ce projet est basé sur une approche d’analyse qualitative. La collecte de données s’est faite sous forme d’approche participative et collaborative auprès des membres de la communauté ainsi que de différents experts. Des entretiens semi-dirigés avec une vingtaine de participants ont été réalisés afin de documenter les valeurs écologiques, socio-culturelles, écologiques et de gouvernance associées au territoire. L’analyse de leur discours permettra d’identifier des éléments clés du territoire et d’établir un suivi pérenne permettant à la PNIE de gérer l’aire protégée en visant l’atteinte de cet « état désiré » par les membres. Pour la PNIE, il s’agissait d’une première en termes de consultation des membres au sujet de la conservation sur le Nitassinan. Nous pouvons donc espérer qu’en maintenant un esprit de collaboration et de co-construction entre l’équipe de recherche et la PNIE, les résultats pourront favoriser la réussite de leur projet d’aire protégée. Les résultats pourront également contribuer à une meilleure définition d’une aire protégée en santé ainsi que d’un potentiel statut d’aire protégée autochtone en intégrant une considération des valeurs culturelles associées aux territoires autochtones. Le projet représentera également un avancement dans le processus de réconciliation avec les Autochtones grâce à une meilleure information du public et pourra guider des initiatives de conservation et d’aménagement forestier provenant d’autres communautés autochtones.
Bourse(s):
- Bourse de fin de rédaction (2020)