Subvention à la mobilité 2017

Entre regards et territoire: Composition d'atlas paysagers selon l'approche perceptive territorialiste, Salluit et Inukjuak

Résumé du projet:

L’essai de design urbain traite de la notion de paysage et explore sa pertinence et ses potentiels comme outil cognitif pour les disciplines du projet urbain qui participent à l’aménagement au Nunavik. Son objectif global est d’alimenter les réflexions quant à des concepts et méthodes d’aménagement des villages inuit qui soient en accord avec des pratiques et dynamiques locales. Deux études de cas proposent des « atlas paysagers » – des recueils photographiques présentant graphiquement et textuellement des adéquations entre le territoire et les pratiques des individus qui l’habitent. Ils ont engagé les populations locales dans un processus participatif pour leur composition, et pourront contribuer à l’aménagement de l’habitat par leur utilisation. En appliquant une approche de représentation du paysage empruntée à l’école territorialiste, deux méthodes exploratoires de collecte de photographies ont interpelé des acteurs aux connaissances contextuelles et expertes pour l’assemblage d’atlas locaux. Ces deux types de connaissances et de regards mettent en lumière des informations déterminantes pour un aménagement local approprié : l’état de « l’enregistrement inachevé » qu’est le paysage – entendu comme la « manifestation tangible du territoire. » Les photographies issues d’un concours en ligne et d’excursions par l’auteur permettent d’identifier des caractères paysagers récurrents et utiles, qui ajoutent à la compréhension de l’urbanité des communautés du Nunavik. Ces caractères se rapportent à l’une ou plusieurs des échelles de paysage que sont le village, sa périphérie et le Land ; racontent des modalités d’expérience relatives aux spatialités, temporalités et naturalités du nuna ; et révèlent des matrices formelles et syntaxiques qui émanent du territoire lui-même ou des pratiques de celui-ci dans le contexte local. Complétées d’observations diachroniques et d’une approche descriptive et analytique des formes du territoire et des établissements humains, ces connaissances permettraient d’adapter des pratiques actuelles en design urbain pour s’adjoindre à un « urbanisme inuit » informé des règles de transformation inhérentes à la phase actuelle d’occupation du territoire. De plus, les méthodes explorées ici, croisées d’activités de cartographie communautaire, pourraient constituer le rôle de comités citoyens dans la production de l’habitat et la formulation de scénarios d’aménagement autodéterminés et co-construits.